Gestion durable

Les travaux d’aménagement et d’entretien de l’arboretum se font dans une démarche de gestion durable la plus cohérente possible.

Parmi les actions déjà menées, nous pouvons citer :

  • utilisation de matières organiques non-fossiles,
  • limitation des pesticides,
  • tonte de l’herbe suffisamment haut pour respecter la petite faune et préserver la diversité floristique,
  • respect des périodes de nidification pour l’entretien des haies…

Ces actions s’insèrent dans un plan plus ambitieux.

Réalisation d’un bilan écologique

Pour obtenir les meilleurs résultats à terme, un bilan écologique du site est indispensable, afin de connaître ses potentialités, et les points à améliorer.
La première phase de ce bilan passe par des inventaires les plus larges possibles sur les plans faunistique et floristiques. Ces inventaires initiaux sont un préalable incontournable, ils serviront de référence à toutes les comparaisons ultérieures.
Sur le plan faunistique, un suivi des oiseaux est réalisé depuis 1995, par un ornithologue professionnel, Michel Fouquet.
Un inventaire des batraciens est bien avancé.
Des inventaires des essences herbacées des zones humides et des prairies ont été commencés par des stagiaires préparant un BTS Gestion et Protection de la Nature et par Olivier Podevin, l’animateur naturaliste de l’arboretum.

L’objectif à court terme est d’étendre ce travail d’inventaire faunistique (oiseaux, reptiles et amphibiens, petits mammifères, insectes) et floristique (plantes herbacées) à tous les milieux, afin d’avoir un état initial complet :

  • zones plantées d’arbres et arbustes
  • pelouses et prairies
  • milieux humides
  • haies
  • bois
  • bâtiments et leurs abords

Sauf événement exceptionnel (comme l’ouragan du 26/12/99), un suivi annuel n’est pas nécessaire, car il est très difficile de distinguer les fluctuations inter annuelles normales (résultant des variations météorologiques) de celles qui préfigurent une évolution durable des populations. Une périodicité de trois ans nous a semblé bien adaptée pour réaliser les observations, tant pour la faune que pour la flore.

Des observations ponctuelles complémentaires pourront être faites pour rendre compte de l’impact dû à des modifications des opérations de gestion (qui seront donc consignées). Par ailleurs, le fait d’avoir sur place une personne compétente permettra de repérer des animaux présents ponctuellement et risquant donc “d’échapper” aux inventaires de fond.

Nous serons donc à moyen terme en mesure de connaître l’évolution de la biodiversité du site, à partir des indicateurs qui seront choisis en cours d’étude, et d’orienter la gestion des milieux pour améliorer encore cette biodiversité.
Un bilan écologique de l’arboretum ne comprend pas seulement la synthèse des suivis naturalistes évoqués précédemment.
Il consiste également à rechercher des indicateurs économiques, environnementaux ou de gestion durable tels que, par exemple :

  • le nombre d’espèces présentes sur le site (biodiversité par catégorie systématique),
  • le nombre d’espèces protégées,
  • les pourcentages relatifs des divers habitats,
  • la consommation d’eau pour l’arrosage,
  • la consommation d’énergie pour l’entretien,
  • la consommation de produits phytosanitaires et de d’amendements,
  • le nombre annuel de groupes de visiteurs ou d’étudiants fréquentant le site,
  • le nombre d’heures de travail de gestion,
  • la nature et le nombre annuel des interventions effectuées, par type de structure végétale (pelouses, haies, etc.), etc…

Rédaction d’une charte de gestion durable de l’arboretum

A partir du premier recueil d’éléments constituant le bilan écologique, il sera possible d’élaborer une véritable politique générale de gestion du site. En effet, la gestion actuelle, qui se base sur des appréciations et non sur des données objectives, peut être encore améliorée. Cette politique une fois définie pourra se traduire par la rédaction d’une charte de gestion durable de l’Arboretum de La Petite Loiterie, déclinant les grands objectifs et les modes opératoires à mettre en œuvre.

Ces modes opératoires, dans une première approximation, doivent répondre à 6 objectifs principaux :

  • offrir aux espèces (en particulier les oiseaux), des habitats les plus variés possible, afin d’augmenter la quantité de nourriture et d’abris offerts, sans artificialiser ni dénaturer le site,
  • laisser s’exprimer au maximum les dynamiques naturelles dans le respect des objectifs paysagers :
    • haies : pas de sélection au sein des essences plantées ou apparues spontanément, maintien des ourlets herbacés non tondus ou fauchés,
    • bois : aucune plantation dans la partie réservée à la régénération naturelle,
    • prairies : conservation de toutes les espèces herbacées, les seules plantes régulées étant les rumex et les chardons, si possible sans herbicides,
    • zones humides : intervention uniquement sur les ligneux donnant trop d’ombre
  • s’inscrire dans un objectif de gestion durable, sans à-coups, assurant un maintien, voire une amélioration constante, du niveau d’intensité des indicateurs sociaux et environnementaux,
  • mettre en place une gestion différenciée, ne traitant pas les différents milieux de l’Arboretum de la même façon, mais au contraire au mieux de leurs potentialités biologiques et écologiques,
  • utiliser des techniques respectueuses de l’environnement chaque fois que possible (par exemple paillages organiques, lutte biologique contre certains prédateurs des végétaux horticoles, etc.),
  • répondre aux critères d’une gestion intégrée, c’est-à-dire prenant en compte les impacts réciproques des actions entreprises sur les différentes zones et sur chaque groupe spécifique, en fonction des objectifs définis dans le plan de gestion global.

Communication sur cette démarche citoyenne

Une véritable gestion durable d’un site accessible au public implique que la communication et l’explication des objectifs poursuivis (concertation, pédagogie) y occupent une place primordiale. Cette démarche est déjà présentée et explicitée aux différents visiteurs, afin de les inciter à réfléchir sur leurs pratiques et à mettre en œuvre dans leurs espaces (jardins privés, espaces publics, espaces agricoles, etc…) une gestion durable cohérente. De même, des animations spécifiques sont faites pour les enfants, autour du thème du respect de la nature.

A terme, une cartographie des différents milieux (écosystèmes) sera réalisée, et exposée dans le local d’accueil.
Toutes les visites et formations seront l’occasion d’exposer la démarche suivie, et des journées d’animation seront réalisées, sur les oiseaux, les batraciens, la dynamique végétale, etc…

L’intérêt de ce site, pas exceptionnel a priori sur le plan de la rareté des espèces et des écosystèmes, est justement que les visiteurs peuvent y reconnaître leurs propres espaces. Le discours sur le développement durable est donc plus accessible et démonstratif, et la transposition à d’autres lieux plus facile qu’à partir de milieux très spécifiques et donc peu courants (beaucoup de collectivités gérant des grands espaces et de propriétaires de parcs et jardins réfléchissent à la mise en place d’une gestion différenciée ou même d’une gestion durable, mais manquent de références concrètes et d’exemples accessibles).

L’arboretum de La Petite Loiterie peut donc apporter sa contribution à ce mouvement intéressant.